• La compagnie des spectres

     

    Zabou Breitman (qui fait étrangement carrière) nous raconte une histoire de pauvres que l’huissier, milicien moderne, vient piller au delà du sang et remonte le massacre d’un frère dans le détail et l’évocation de Pétain, la scène est encombrée d'objets inutiles et de déplacements réalistes et puis la voix est très loin et puis la fantaisie d’occupation ne me fait pas rire; j’ ai replongé à cause de Louise dans la sauce Alina dont j’avais cru pouvoir refouler l’impact et maintenant je suis dans la chaleur, avec ces grands tableaux des morts de Staline, avec ces grands nus déchirés et ces grandes formes cendre cire et ces placards obscurs d’où coule le sang 


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  • l’atelier volant

     

    Valère Novarina s’inscrit dans des souvenirs qui, à vérifier certaines dates, sont anciens, d’un autre vie, ou une vie potentiellement autre, TXT, l’écrit d’abord, l’écrit, le caca, des journées à la défunte AF sur le passage à l’écriture pendant lesquelles Valére explique comment il taille ses crayons, comment il dispose ses machines à écrire, journées où se trouve Jabès qui reconnaît Jean Claude brusquement , ne lui laissant aucune possibilité de récusation, Qu’est-il devenu? lui rendre visite à son cabinet serait sans doute le déranger, comme Charles tout autant, il y a aussi Pierre Lacombe qui monte un texte à l’église des Chartrons avec les élèves de Montesquieu, et Valère qui dort à la maison, plus tard il y a au moins un Louis de Funès, et maintenant cet Atelier volant, mélange de farce et de critique politique évidente, le texte est de 70 certes , on dirait Brecht relu par Ubu à travers un langage poétique non constitué, on est loin très loin du discours aux animaux entendu par Marcon aux ruines du palais Galien, les comédiens performent comme ils peuvent, le sommeil est proche, et c’est Novarina qui est aux commandes, l’incompréhension gronde, laissons nous porter plus avant, ce vole bas, à travers l’usine du monde vers l’usine dedans, descendre un peu dans son corps, l’être acteur malade, montrant son cul à la tête des bien portants pensants, comment j’meurs de rire, le vieux texte brûlant devant, ah oui, je me souviens, la bouche qui articule le carnage langagier


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  • Hôtel paradiso

     

    Famille Floz présente un jeu de quatre comédiens et multiples personnages dans un décor d’Hotel minable, aucune parole et une grande variété de situations qui décrivent un monde à la limite de l’horreur ordinaire, le rythme et le récit malheureusement s’essoufflent malgré la scène de massacre culinaire; sans doute que le poétique et la figure du fantôme du père vient briser ce qui pourrait être un burlesque marionnettiste terrible mais là comme partout la luppen culture mange l’esprit


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  • Farces et farceurs groupe 33

     

    Monter ces farces présente sans doute plus d’intérêt pour les acteurs que pour les spectateurs, sans aucun doute l’envie vient à les voir d’être plus sur scène qu’assis à essayer d’entendre cette bouillie verbale entre diction, ancien français et sonorité du lieu, nous sommes dans l’église de la Villa Pia, lieu magnifique pour une scénographie centrale à priori participative, tout le monde joue avec une certaine énergie, une gestuelle qui compense le texte, au point qu’on aurait préféré que tout soit par exemple en latin, autre point : même si l’on suit ce qui se passe, que l’on a sans doute largardeetmichardisé tout avant, il n’y a guère d’effets comiques, pourtant Fellini n’est sans doute pas loin, Jacques Albert-Canque est toujours en forme, il aurait fallu accepter la mauvaise acoustique et disperser les spectateurs dans l’espace scénique, quitte à ne pas comprendre autant comprendre par fragments, par immersion dans l’indistinction qui semblait l’impression de départ

    A ceux qui lui reprochaient les « merdre » et le « balai innommable » d’Ubu Roi, Jarry répondait qu’il eut été aisé de mettre au goût du public parisien avec des « Zutres » et « un coucher de petite femme », mais, ajoutait-il, « ç’aurait été plus sale » !

    bien sûr, bien sûr


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